Visite permaculture

Visite d’un jardin permaculture à St Cyr

Alain nous a accueillis le 21 septembre dans sa propriété, la Croix Malherbe devenue Maison Malherbe, jouxtant l’écomusée, dans le hameau de Sainte-Gauburge, sur la commune de Saint-Cyr-la-Rosière.

Ses parents, monsieur et madame Ménager, y sont arrivés en 1962, comme agriculteurs, Alain avait 7 ans. Ils étaient locataires des 15 ha de la ferme et 25 ha de l’Angenardière. Suite au décès du propriétaire, ils achètent la ferme en 1967.

En 1972, ils mettent à disposition du musée des arts et traditions populaires, une parcelle pour construire un bâtiment d’exposition et  installer « l’école ». Cet accueil était mal perçu par les riverains : quel besoin les paysans ont-ils de la culture ? Mais Armand Gouyon, propriétaire parisien de l’Angenardière et Jean Massiot, de Croisilles, à Dancé, défendent ce projet.

Alain se souvient du terrain de jeux magnifique qu’était l’église ! Le reste du prieuré était une ferme appartenant à la famille Thibaud,  descendante de fermiers généraux depuis 1789. Maintenant la famille Thibaud loue les bâtiments de la ferme redevenus « prieuré » au département de l’Orne par un bail emphytéotique (99 ans).

En 1990, Monsieur  Ménager décède, les terres sont louées à l’agriculteur des Chaponnnieres.
En 1998, Madame Ménager décède, Alain et sa sœur achètent chacun leur part.

Alain dispose de la maison. Il habite simplement la partie datant du XVIIIe siècle, à temps complet depuis 2011, et restaurée par Marie Meunier (artisane spécialisée en enduits chaux et terre crue) . Là, nous retrouvons des témoins de tous ses voyages. La partie du XVIe, nous fait voyager très localement, avec toutes sortes d’objets ayant appartenu à ses parents, à ses grands-parents, ou trouvés sur les vide-greniers. De tous ces objets, Alain est capable de raconter l’histoire, ou au moins sa provenance. Le couvert est posé là, sur la table de l’ancien bistrot de Ste Gauburge, en permanence.

Dehors, Alain ne cultive que des plantes vivaces, il ne veut pas s’embêter à semer ou à planter chaque année. Son plaisir, c’est de récupérer des plantes, et pour cela, il y a plusieurs méthodes, pourvu que ces plantes apportent du nectar, du parfum, de la couleur, de la forme (haut, bas, rampant, grimpant, large, étroit), tout simplement de la beauté. La nature en offre une partie, le troc, les échanges, fournissent le reste. Le bouturage et le semis spontané sont aussi très efficaces. Alain observe méticuleusement ses bébés et les offre, quand ils ont suffisamment grandi, au troc plantes ou à ses visiteurs. La variété présente est impressionnante.

Alain ne s’épanouit pas dans son potager, mais il récolte malgré tout des tomates, des courgettes, des fraises, et y installe des plantes mellifères. Il préfère acheter ses légumes chez les producteurs locaux. Les lapins sont là aussi, pour le plaisir : pas question de les manger. Les abeilles de sa ruche sont ravies dans tout cet espace aménagé en grande partie pour elles, en échange de pollinisation. Alain a décidé que la tonte n’était utile que dans les endroits d’accueil, c’est-à-dire entre la maison, les communs habités en partie par Zorro, le coq. Le reste sera broyé et l’herbe restera sur place.

De cette journée, je retiens l’esprit d’ouverture d’Alain : il ne veut pas de barrière entre l’écomusée et son terrain, ni entre son terrain et celui de sa sœur. Son monde végétal est très varié. Il a su mettre à profit tout le temps libre laissé par son emploi de fonctionnaire, pour rencontrer les gens à travers le monde, et en ramener des expériences enrichissantes.

 

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