Historique

 

Les débuts en éco-construction – 2007

Logo_chauxchanvrecompagnieL’association Chaux, Chanvre et Compagnie a été créée en octobre 2007, comme outil de mutualisation et d’échange de savoir-faire entre professionnels et autoconstructeurs intéressés par l’éco-construction concrète, à une époque où l’on n’en parlait pas encore beaucoup. L’association animait notamment des soirées thématiques mensuelles sur des sujets en lien avec une problématique d’un des membres de l’association.

L’apport de l’éco-vivre – 2009

L’association Eco-Vivre est née un peu plus tard, en avril 2009, en incluant une partie des personnes membres de Chaux, Chanvre et Compagnie, mais aussi d’autres personnes. Son créneau :  l’écologie en pratique. Cet espace a permis de nombreuses expérimentations et partages d’expériences. Permaculture, toilettes sèches, covoiturage, rouler à l’huile, production d’énergie renouvelable…

L’association Eco-Pertica 2010

En mars 2010, l’association Eco-Vivre porte le projet de création d’une Société Coopérative d’Intérêt Collectif, en invitant les membres de l’association Chaux-Chanvre et Compagnie. Lors du processus de co-construction de cette nouvelle structure, un nom est trouvé pour la future coopérative en octobre 2010 : l’association Eco-Vivre change de nom pour s’appeler Eco-Pertica. Le logo intègre la phrase « Vivre et construire écologique ».

La SCIC Eco-Pertica – 2011

La coopérative Eco-Pertica est créée en 2011, en intégrant 5 collèges de sociétaires (agriculteurs, professionnels, particuliers, institutionnels et salariés), ainsi qu’un comité d’Orientation et d’Ethique. Eco-Pertica bénéficie dès son début d’un soutien financier de différentes personnes et structures, que ce soit sous forme de prise de parts sociales ou d’apports au compte courant (c’est encore le cas aujourd’hui). Les statuts indiquent que les bénéfices de la structures seront systématiquement reversés en réserves impartageables : pas de versement dividendes. L’argent investi sert au développement du projet, au bénéfice de l’intérêt collectif. Eco-Pertica s’est construite sur des bases solides d’Economie Sociale et Solidaire.

Le bouillonnement, 2011-2015

La SCIC s’est développée petit à petit en tentant de lever tous les freins au développement de la filière locale du chanvre fermier. Pour créer une filière, il y a tout à faire, de l’amont à l’aval, de la pousse à la pose : travailler sur les problématiques de culture et de récolte (adaptation d’outillage), concevoir, construire et optimiser un outil de transformation pour produire l’isolant (ligne de défibrage), sensibiliser les citoyens à l’importance de la performance thermique des logements et à l’intérêt des écomatériaux locaux, former et accompagner les artisans à l’utilisation des ces matériaux non conventionnels, développer des modes constructifs et des outillages adaptés à la mise en œuvre de matériaux en vrac, faire connaitre et reconnaitre ces matériaux auprès des institutions et instances règlementaires.

Il y avait tant à faire, une frénésie de travail, un bouillonnement. Au gré des rencontres, des bénévoles très investis sont embauchés et développent leurs propres activités (maçonnerie, aménagement durable). En parallèle, des opportunités s’offrent à la SCIC (reprise d’une activité de négoces d’écomatériaux, projets de développement subventionnés en partenariat avec d’autres structures de l’ESS). Les besoins humain en découlent. Fin 2014, 7 salariés travaillent dans la SCIC.

La concentration des activités, 2015-2018

À cette période, l’activité croit. Les besoins se précisent, il faut développer le matériaux terre-chanvre pour trouver des débouchés plus importants à la chènevotte. En parallèle, la SCIC est reconnu Pôle Territorial de Coopération Économique (PTCE) par la Région Normandie et bénéficie d’une subvention sur trois ans pour structurer l’entreprise. Un ingénieur est alors recruté pour cela, il apportera également son expérience en recherche et développement pour mieux connaitre les caractéristiques techniques du chanvre. De la même manière, l’augmentation des demandes en accompagnement de porteurs de projet impose une personne consacrée à cela à plein temps.

Le groupe de travail (bénévoles) sur les aménagements extérieurs accueillent de nombreux participants et se transforme en groupe permaculture. Échange d’expériences, visites de jardins,  rédaction d’un guide sur la permaculture, organisation d’une soirée d’information grand public ou création d’un jardin partagé à Nocé, véritable laboratoire grand format pour expérimenter les préceptes de la permaculture.

Les portes ouvertes en 2016 resteront gravées dans les souvenir avec une équipe de bénévoles mobilisés à 200% pour réussir cet évènement sur 2 jours : 2 chapiteaux, des dizaines d’intervenants, des démonstrations, des concerts, un espace enfants.

La travail de structuration permis grâce à l’aide PTCE conclue qu’il faut se concentrer sur l’adn de la SCIC (chanvre, accompagnement, sensibilisation). Les autres activités sont externalisés, les salariés les reprennent à leur compte et restent partenaires de la SCIC. La recherche et le développement du terre-chanvre demande du savoir-faire, de nouveaux collaborateurs rejoignent l’équipe, en tant que salariés ou volontaires en service civique. Un gros travail sur la diffusion et la communication des nos activités est réalisé (articles dans les journaux locaux, plaquettes, flyers, nouveau site internet). La sensibilisation à l’éco-construction se construit en partenariat avec le Parc Naturel Régional du Perche qui finance un programme annuel d’évènement de sensibilisation du grand public ou de professionnels du secteur de l’habitat.

Stabilisaction, 2018-2020

Après la période précédente caractérisée par de nombreux mouvements, beaucoup de projets initiés et un travail de structuration nécessaire, l’activité se stabilise. L’équipe se concentre alors sur les projets prioritaires et une volonté d’avancer sur le confort et le rythme de travail se fait sentir. Les demandes en conseil et accompagnement sont en constante augmentation. Un « pôle AMO » se constitue avec 2,5 conseillers et une assistante. Il met en place de méthodes de travail en commun et des outils de suivi et d’organisation. La projeteuse terre-chanvre bénéficie de nouvelles améliorations. Les modes constructifs s’affinent, les process se précisent. Elle est fin prête pour accueillir toutes les demandes que le site internet canalise. En effet, l’engouement pour le matériau terre et le très bon référencement du site internet provoquent un afflux de demande pour les enduits en terre allégée. Ne souhaitant pas parcourir les routes de France sur des centaines de kilomètres, nous préférons transmettre le savoir en organisant la première formation au terre-chanvre projeté.

Eco-Pertica aujourd’hui

Eco-Pertica a plutôt bien traversé la crise du COVID. Le premier déconfinement a vu un afflux de nouveaux arrivants souhaitant s’installer dans la région. Sensibilisés aux problématiques environnementales, ils se sont assez naturellement dirigés vers Eco-Pertica pour bénéficier de conseils en rénovation. L’équipe d’AMO a du encore s’étoffer, les locaux devenant trop petits, la SCIC a déménagé ses bureaux à la pépinière d’entreprise des Docks Saint-Marc.

Isolation en laine de chanvre et enduit terre-chanvre projeté attirent. Par ailleurs, la pénurie ressentie pour les matériaux industriels précise l’intérêt pour les matériaux locaux. Les demandes en chanvre croissent également.

Déménagement, changement de projets de vie, certains salariés quittent l’entreprise, d’autres les remplacent, des nouveaux locaux, ça bouge au sein de la SCIC. Mais le mouvement, n’est-ce pas l’adn de la coopérative qui constamment développe, se pense, se structure, rebondi pour agir dans le sens d’une construction durable.