La soirée thématique sur la construction en terre crue organisée par Eco-Pertica a réuni 28 personnes autour de trois présentations des utilisations de la terre en tant que matériau de construction.
Théo Vinceslas, ingénieur en génie civil spécialisé en terre crue, actuellement en service civique à Eco Pertica, a présenté le travail qu’il a réalisé à Auroville, en Inde, dans un un centre de recherche appliquée dédié à la construction terre crue. Il s’agissait de formuler des bétons de terre, à base de terre crue stabilisée au ciment, en respectant un cahier des charges permettant de garantir les performances de blocs pour construire un bâtiment de plusieurs étages d’une part, et une route d’autre part. Cette présentation a montré la démarche scientifique et les différents essais de laboratoire qui ont permis d’aboutir à la formulation d’un mélange satisfaisant. Plusieurs questions ont été posées, notamment sur la nécessité ou non de stabiliser la terre, et les alternatives possibles.
La deuxième présentation, effectuée par Arthur Hellouin de Menibus, chercheur en sciences des matériaux et en charge du développement de la filière terre à Eco-Pertica, a porté sur l’intérêt de rédevélopper la construction terre crue, et les différentes possibilités permettant de s’approvisionner en terre crue sur le territoire national (récupération de terre, déconstruction, carrières, briqueteries…). La terre peut-être récupérée sous différentes formes (brute, broyée ou criblée, en vrac ou en sac, sèche ou humide…) et pour des coûts différents selon les filières. Cela a également été l’occasion de comparer les prix de produits en terre que l’on peut actuellement retrouver dans les magasins d’écomatériaux (sacs prêts à l’emploi…), avec ceux achetés auprès de filières locales.
Enfin, Marie Meunier, artisane-maçon, spécialisée dans la construction en terre crue, a présenté plusieurs chantiers terreux : sol en terre crue avec peinture tempera, enduits terre, banchage terre-chanvre, torchis. Plusieurs détails techniques ont été discutés (durée de mise en œuvre, précautions, durée de séchage…). Elle a notamment présenté les formulations utilisées, en valorisant autant que possible des ressources locales (chanvre, sable, terre) et en s’appuyant sur des recettes traditionnelles pour les mélanges. Enfin, plusieurs méthodes de réalisation de chantier ont été présentées, du chantier participatif avec des bénévoles, à la réalisation du chantier par l’artisan seul, en passant par « l’autoconstruction accompagnée » où l’artisan montre comment faire pendant 1 à 2 jours, laissant le particulier continuer seul.